L’homme au masque de fer est l’un des prisonniers les plus fameux de l’histoire française. Le mystère entourant son existence, ainsi que les différents films et romans dont il a fait l’objet, n’ont cessé d’alimenter les imaginations.
Le point de départ de l’affaire est la mort, le 19 novembre 1703 à la Bastille, au terme d’une longue captivité, d’un prisonnier dont nul ne connaissait le nom ni le motif de l’incarcération. Il aurait été enterré dans le cimetière de l’église Saint-Paul sous le nom de Marchiali, bien que d’autres sources indiquent les noms de Marchioly, ou Marchialy et avec une fausse indication d’âge1. Sur cette base, l’histoire a été considérablement amplifiée, la légende y a ajouté force détails, et la politique s’en est emparée, l’homme au masque de fer devenant, sous la plume de Voltaire, un symbole de l’absolutisme monarchique2. Selon certaines sources, ce serait même une totale invention de cet écrivain pour discréditer la monarchie absolue, puisqu’en réalité, masquer avec un loup des prisonniers détenant des secrets d’État ou considérés comme nuisibles à celui-ci était une pratique courante à l’époque
Les Archives nationales de France ont mis sur leur site web officiel les données relatives à une très importante découverte : les inventaires des biens et des papiers du geôlier de l’homme au masque de fer (l’un fait à la Bastille en 1708, l’autre fait en la citadelle de l’île Sainte-Marguerite en 1691, à proximité du prisonnier masqué, dont le notaire décrit la première cellule). Ces documents (64 et 68 pages), qui avaient été cherchés sans succès depuis plus d’un siècle, et que l’on croyait perdus, n’ont été découverts qu’en 2015, au sein des 100 millions de documents du Minutier central des notaires.